...des Français de l’Etranger avec l’Union Européenne ?
Les Français de l'étranger entretiennent généralement un rapport complexe avec l'Union Européenne. En tant que citoyens français, ils sont automatiquement membres de l'UE et bénéficient de ses droits et protections. Cependant, ils peuvent ressentir une certaine distance par rapport aux politiques et décisions prises au sein de l'UE s’ils ne vivent pas quotidiennement dans un pays membre.
De nombreux Français de l'étranger ont choisi de s'installer dans d'autres pays de l'UE pour des raisons professionnelles, personnelles ou éducatives. Ils sont souvent plus engagés dans les questions européennes que leurs compatriotes situés en dehors de l’UE, et suivre de près les développements politiques et économiques de l'UE. Certains participent même activement à des associations ou organisations qui promeuvent l'intégration européenne ou défendent les droits des Français expatriés.
Tous les Français de l'étranger ne sont pas nécessairement favorables à l'UE. Comme dans toute population, leurs opinions peuvent varier en fonction de leurs propres convictions politiques, de leurs expériences personnelles ou de leur perception des avantages et inconvénients liés à l'adhésion à l'UE.
Les rapports entre les Français de l'étranger et l'UE sont donc diversifiés et dépendent des circonstances individuelles de chaque personne. Certains peuvent être très engagés et favorables à l'intégration européenne, tandis que d'autres peuvent maintenir une certaine distance ou être plus critiques envers l'UE.
Pourquoi est-ce crucial en cette période ?
Parce que les Français de l'étranger ont le droit de participer aux élections européennes, tout comme les Français résidant en France. Leur vote se configure comme suit:
1. Mode de scrutin : Les Français de l'étranger peuvent voter soit dans leur pays de résidence, soit en France s'ils sont temporairement présents lors des élections. Le mode de scrutin est le même que pour les autres citoyens français, c'est-à-dire un scrutin proportionnel de liste à un tour. Chaque parti politique présente une liste de candidats, et les électeurs choisissent une liste en cochant un seul bulletin.
2. Participation : La participation des Français de l'étranger aux élections européennes est généralement plus faible que celle des résidents en France. Cela peut s'expliquer par différents facteurs tels que la distance géographique, le manque d'information sur les candidats ou les enjeux européens, ou encore la difficulté de s'inscrire sur les listes électorales en tant qu'électeur résidant à l'étranger. Selon les chiffres officiels, la participation des Français de l'étranger aux élections européennes varie quelque peu d'une élection à l'autre. Lors des élections européennes de 2019, le taux de participation des Français de l'étranger était de 12,10%, soit environ 610 000 votants sur un total de près de 5 millions de Français inscrits sur les listes électorales consulaires. Ces chiffres varient selon les pays de résidence et d'autres facteurs tels que la facilité d'accès aux bureaux de vote ou l'intérêt des électeurs pour les élections européennes.
3. Partis politiques : Les Français de l'étranger peuvent voter pour les mêmes partis politiques que les électeurs résidant en France. Les principaux partis politiques nationaux (tels que La République En Marche, Horizons, Les Républicains, le Parti Socialiste, le Rassemblement National, etc.) présentent des listes de candidats pour les élections européennes et les électeurs peuvent choisir la liste qui correspond le mieux à leurs convictions politiques.
Les partis politiques peuvent également constituer des sections spécifiques pour représenter les Français de l'étranger, afin de mieux prendre en compte leurs problématiques spécifiques. Ces sections peuvent être rattachées à des partis nationaux ou bien constituer des partis indépendants.
Sur la base de cet état des lieux, on constate qu’aucun parti n’a jamais eu d’élu au Parlement Européen issu de l’électorat des Français de l’étranger.
Il existe plusieurs bonnes raisons de doter les Français de l'étranger d'une représentation au Parlement européen :
1. Représentation démocratique : Les Français de l'étranger sont des citoyens français à part entière et ont le droit d'être représentés au niveau politique. Leur donner une représentation au Parlement Européen permettrait de garantir leur voix et leurs intérêts dans les décisions prises au sein de l'UE. Après tout, ils sont déjà bien représentés dans les chambres nationales par des députés (répartis dans des circonscriptions couvrant les différentes parties du monde) et 11 sénateurs des Français de l’étranger.
2. Protection des droits des expatriés : Les Français de l'étranger font face à des défis spécifiques en matière de protection des droits, tels que l'accès aux services consulaires, la sécurité sociale ou le droit de vote lors des élections nationales. Une représentation au Parlement européen pourrait aider à renforcer ces droits et à garantir une protection adéquate pour les expatriés français, particulièrement dans un contexte d’élargissement et d’approfondissement possibles de l’UE.
3. Promotion de l'intégration européenne : Les Français de l'étranger qui choisissent de s'installer dans d'autres pays de l'UE sont souvent très engagés dans les questions européennes. Leur donner une représentation au Parlement européen leur permettrait de participer activement au processus d'intégration européenne et de contribuer à la construction d'une Europe plus unie.
4. Renforcement de la relation avec la France : La représentation des Français de l'étranger au Parlement européen pourrait contribuer à renforcer les liens entre la France et ses citoyens expatriés. Cela montrerait que la France reconnaît leur importance et leur contribution, et les inciterait à maintenir des liens forts avec leur pays d'origine.
En somme, doter les Français de l'étranger d'une représentation au Parlement européen serait une façon de reconnaître leur citoyenneté française et de garantir leur participation démocratique dans les décisions qui les concernent au niveau européen.
Dominique Lemoine
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