LES NEGOCIATIONS DOUANIERES ENTRE LES ETATS-UNISET L’UNION EUROPEENNE
- dlemoine1cl
- 30 mai
- 3 min de lecture
Depuis le 27 mai 2025, les États-Unis et l'Union Européenne (« UE »)
sont engagés dans des négociations à fort enjeu pour éviter un éventuel
conflit commercial transatlantique. Cette négociation fait suite à la
menace du président Donald Trump d'imposer des droits de douane de
50 % sur les importations de l'UE, une décision désormais reportée au 9
juillet à la suite des récentes conversations entre le Président Donald
Trump et la Présidente de la Commission Européenne, Ursula von der
Leyen.
Union Européenne : objectifs et préoccupations
L’UE offre les propositions suivantes:
Accord tarifaire zéro pour zéro : L'UE plaide pour l'élimination des
droits de douane sur les produits industriels, notamment les automobiles,
les machines-outils et les produits pharmaceutiques.
Augmentation des importations en provenance des États-Unis : Pour
répondre aux préoccupations des États-Unis, l'UE propose d'augmenter
les importations de gaz naturel liquéfié (GNL), de soja et de bœuf
(potentiellement sans hormones) américains.
Principales préoccupations :
Souveraineté réglementaire : L'UE résiste aux demandes des États-Unis
de modifier leurs réglementations sur les services numériques, la
sécurité alimentaire et les normes environnementales, considérant ces
dernières comme des aspects non négociables de ses politiques internes.
Mesures de rétorsion : Tout en favorisant la négociation, l'UE a préparé
des contre-mesures ciblant jusqu'à 100 milliards d'euros de marchandises
américaines en cas d'échec des négociations.
États-Unis : exigences et attentes
Principales exigences :
Réduction du déficit commercial : Les États-Unis cherchent à combler
leur déficit commercial de biens avec l'UE, en mettant l'accent sur un
accès accru pour les produits américains.
Alignement réglementaire : Washington exhorte l'UE à modifier sa
réglementation sur les services numériques et les importations agricoles,
arguant que les normes actuelles entravent les exportations américaines.
Délocalisation de l'industrie manufacturière : L'administration Trump
encourage les entreprises européennes à investir dans l'industrie
manufacturière américaine, en s'alignant sur ses objectifs plus larges de
politique industrielle.
Tactiques de négociation :
Menaces tarifaires : Le président Trump a utilisé la menace de droits de
douane importants comme moyen de pression, proposant initialement
des droits de douane de 50 % sur les produits de l'UE, maintenant
retardés pour permettre des négociations.
Points de friction et perspectives
Désaccords majeurs :
Règlement sur les services numériques : Les États-Unis contestent la loi
sur les marchés numériques de l'UE, la considérant comme
discriminatoire à l'égard des entreprises technologiques américaines,
tandis que l'UE entend conserver son autonomie réglementaire.
Normes agricoles : Les divergences concernant les normes de sécurité
alimentaire, en particulier en ce qui concerne le bœuf traité aux
hormones et les organismes génétiquement modifiés, restent non
résolues.
Barrières non tarifaires : Les États-Unis cherchent à modifier les
systèmes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de l'UE et d'autres
réglementations qu'ils perçoivent comme des barrières commerciales,
alors que l'UE les considère comme des questions internes.
Dynamique de négociation :
Pause stratégique de l'UE : L'UE a temporairement suspendu ses tarifs
de rétorsion afin de faciliter les négociations, reflétant la décision des
États-Unis de retarder la mise en œuvre de leurs droits de douane.
Dialogues en cours : Les deux parties sont engagées dans des
discussions continues, le commissaire européen au commerce, Maroš
Šefčovič, faisant état de discussions constructives avec des responsables
américains.
Prochaines étapes :
À l'approche de la date limite du 9 juillet, les États-Unis et l'UE sont
sous pression pour parvenir à un accord mutuellement acceptable. Le
résultat aura un impact significatif sur la relation commerciale
transatlantique, influençant la stabilité économique mondiale.
Dominique Lemoine
Conseiller de Français de l’Etranger

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