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Le Rapport sur le Marché du Travail Européen

Nous vous souhaitons à tous une bonne rentrée et nous espérons que les

vacances ont été réparatrices.


Cependant, rentrée difficile en France en proie à ses difficultés

budgétaires. La France n’est pas la seule dans ce cas dans l’Union

Européenne, même si elle est pour l’instant la plus « mauvaise élève ».


L’un des problèmes rencontrés par le financement des divers systèmes

sociaux européens et qu’il n’y a pas assez de population active au

travail.


Un récent rapport sur l'emploi de l'Union Européenne souligne que 51

millions de personnes en âge de travailler ne sont pas sur le marché du

travail de l'Union Européenne. Le rapport souligne la nécessité de

politique plus inclusives pour intégrer les femmes, les travailleurs âgés,

les migrants et les personnes handicapées afin de remédier aux pénuries

de main-d'œuvre.


Ce rapport s’intitule Employment and social developments in Europe

2025 — Unlocking the potential of people: promoting higher

employment in the EU.


Il est publié par la Direction générale pour l’emploi, les affaires sociales

et l’inclusion de la Commission Européenne.


1. Les principales conclusions du rapport:


51 millions de personnes en âge de travailler (20-64 ans) sont en dehors

du marché du travail dans l’Union européenne.


Ces personnes se répartissent majoritairement parmi plusieurs groupes

sous-représentés:


. les femmes,


. les personnes âgées (en particulier les 55-64 ans),


. les migrants,


. les personnes en situation de handicap.


Les raisons principales pour lesquelles ces groupes sont moins actifs sur

le marché du travail incluent:


. responsabilités de soins (parents âgés, petits enfants, etc.), manque

d’accès aux services de garde d’enfants pour les femmes,


. règles de retraite rigides, santé, manque de flexibilité au travail pour

les personnes plus âgées,


. obstacles pour les migrants: barrières linguistiques, non-

reconnaissance des qualifications, démarches administratives,

discrimination,


. pour les personnes handicapées : stéréotypes, difficultés

d’accessibilité, manque de mesures de soutien.


Le rapport souligne qu’augmenter la participation de ces groupes

pourrait aider à atténuer les pénuries de main-d’œuvre que connaît

l’Union Européenne, et aussi à atteindre les objectifs fixés pour 2030

(emplois, réduction de la pauvreté, financement des plans sociaux, etc.).


2. Quelques chiffres additionnels :


En 2024, le taux d’emploi global dans l’Union Européenne était de 75,8

%, en hausse.


Le taux de chômage était tombé à 5,9 %, un niveau historiquement bas.


3. Pourquoi ce rapport a-t-il été commandité, et dans quel contexte ?


Le rapport s’inscrit dans un contexte et des objectifs politiques précis :


3.1 Pénuries de compétences et de main-d’œuvre :


De nombreux secteurs en Union Européenne font face à des pénuries de

main-d’œuvre (soins de santé, technologie, etc.), ce qui risque de freiner

la croissance, la transition numérique et verte.


Le vieillissement démographique joue aussi : de plus en plus de

travailleurs partent à la retraite, moins de jeunes entrent sur le marché du

travail. Moins d’actifs financent plus de retraités ce qui impacte

fortement l’équilibre financier des plans sociaux.


3.2 Objectifs de l’Union Européenne pour 2030:


Le rapport rappelle que l’Union Européenne a fixé des cibles: 78 % de la

population âgée de 20 à 64 ans doit être employée d’ici 2030.


Réduction de la pauvreté, inclusion sociale, cohésion. Inclure les

personnes actuellement exclues est aussi crucial dans cette stratégie.


4. Politique existantes et initiatives en cours:


Le rapport complète ou s’appuie sur plusieurs initiatives déjà en place ou

adoptées récemment :


. l’Action Plan on labour and skills shortages (Plan d’action sur les

pénuries de main-d’œuvre et de compétences).,


. la European Year of Skills (année européenne des compétences),


. le Pact for Skills (pacte pour les compétences).


5. Recommandations du Conseil de l’Union Européenne pour

combattre les pénuries et intégrer les groupes sous-représentés :


5.1 Nécessité d'approche plus inclusive :


Le rapport montre que beaucoup d’obstacles sont structurels ou liés à

des politiques publiques (impôts, protections sociales, reconnaissance

des diplômes, infrastructures de garde d’enfants, etc.). Pour remédier

durablement aux pénuries, il ne suffit pas de stimuler la demande de

main d’œuvre, il faut aussi stimuler l’offre en incluant ceux qui ne

peuvent pas actuellement participer pleinement.


Il y a aussi une dimension de justice sociale : intégration, égalité des

chances, réduction des inégalités.


6. Les principales recommandations politiques du rapport

Employment and Social Developments in Europe 2025 (ESDE):


. favoriser la participation des femmes,


. développer l’accès aux services de garde d’enfants abordables et de

qualité,


. réformer les systèmes fiscaux et de prestations sociales qui découragent

parfois le travail des femmes (par exemple. quand un second revenu est

pénalisé),


. promouvoir un partage équilibré des responsabilités familiales (congés

parentaux mieux rémunérés, partagés entre parents),


. allonger la vie active des travailleurs âgés,


. introduire plus de flexibilité dans les transitions vers la retraite

(possibilité de travail à temps partiel avec pension partielle),


. améliorer l’accès à la formation continue pour les 55 ans et plus,


. adapter les conditions de travail pour la santé et la sécurité (ergonomie,

prévention santé),


. mieux intégrer les migrants,


. accélérer la reconnaissance des diplômes et qualifications obtenus à

l’étranger,


. développer des formations linguistiques adaptées au marché du travail,


. simplifier les démarches administratives pour l’accès au travail et

réduire la discrimination à l’embauche,


. accroître la participation des personnes handicapées,


. renforcer les mesures d’accessibilité (lieux de travail, transports, outils

numériques),


. développer des incitations pour les employeurs à recruter et adapter les

postes,


. promouvoir le télétravail et les formes de travail flexibles,


. investir dans les compétences et la formation,


. généraliser le “droit à la formation” tout au long de la vie,


. développer des formations courtes et ciblées pour répondre aux

pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs critiques (santé, numérique,

transition verte).


7. Exemples de bonnes pratiques :


. France: développement des crèches d’entreprise et crédit d’impôt pour

garde d’enfant → améliore la participation féminine,


. Pays-Bas : retraite flexible et possibilité de cumuler emploi et pension

partielle,


. Allemagne : programmes de reconnaissance rapide des diplômes

étrangers (“Anerkennungsgesetz”),


. Suède: politiques actives pour l’emploi des personnes handicapées

(subventions salariales, adaptation des postes),


. Finlande: forte offre de formation continue pour adultes, y compris

pour les plus âgés,


Le rapport conclut que sans mobilisation de ces 51 millions de personnes

en âge de travailler mais inactives, l’Union Européenne n’atteindra pas

ses objectifs 2030 (78 % de taux d’emploi). Mais il insiste aussi que ces

mesures relèvent autant de l’inclusion sociale que de la compétitivité

économique.


Dominique Lemoine

Conseiller des Français de l’Etranger

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