Le Rapport 2024 de l’Union Européenne sur laSécurité Routière
- dlemoine1cl
- 20 oct.
- 3 min de lecture
L’Union Européenne commandite régulièrement des rapports sur divers
sujets sociaux-économiques d’intérêt général pour les états-membres.
Un rapport sur l’état et l’évolution de la sécurité routière dans chaque
état-membre est publié annuellement.
Ce rapport combine les données récentes transmises par chaque état
membre, et y ajoute les évaluations de la Cour des Comptes européenne,
et les choix politiques associés:
1. Situation et tendances en 2024
En 2024, on estime qu’environ 19.800 personnes sont mortes dans des
accidents de la route dans l’UE, soit une baisse d’environ 3 % par
rapport à 2023 — soit environ 600 vies sauvées.
Par rapport à 2019 (année de référence pour les objectifs de réduction),
le nombre de décès a diminué d’environ 12 % dans l’UE.
Le taux de mortalité routière reste très variable selon les pays. Par
exemple, la Suède et le Danemark présentent les taux les plus faibles,
tandis que la Roumanie, la Bulgarie affichent les taux parmi les plus
élevés.
Les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, usagers de deux-roues
motorisés) sont particulièrement exposés, surtout en zones urbaines.
Les routes rurales continuent de représenter une part disproportionnée
des décès routiers.
2. Objectifs de l’Union et déficits
L’UE a fixé comme objectif de réduire de moitié le nombre de décès et
de blessés graves d’ici à 2030 par rapport à 2019, dans le cadre de son
cadre stratégique de sécurité routière 2021-2030.
Un objectif à plus long terme, souvent appelé “Vision zéro”, vise à
arriver à pratiquement zéro décès ou blessé grave sur les routes d’ici à 2050.
Cependant, selon un rapport spécial de la Cour des Comptes européenne
(“Special Report 04/2024”), les progrès sont insuffisants pour atteindre
ces objectifs.
3. Forces & faiblesses
Forces
Des progrès visibles dans certains États membres: plusieurs pays
(Pologne, Lituanie, Slovénie, etc.) affichent des baisses significatives du
nombre de décès depuis 2019.
Adoption de nouvelles lois et révisions de directives pour renforcer la
coopération entre états membres, notamment pour les infractions
transfrontalières et pour améliorer la révocation du permis de conduire.
Reconnaissance politique et institutionnelle que des efforts accrus sont
nécessaires, à tous les niveaux (infrastructures, comportement des
usagers, technologies, données).
Faiblesses
Le rythme de réduction des décès est trop lent pour atteindre l’objectif
de -50 % d’ici 2030.
Inégalités très fortes selon les pays, ce qui signifie que certains sont loin
d’être sur la trajectoire cible.
Manque d’évaluation claire de l’efficacité des stratégies nationales dans
de nombreux états membres.
Financement, infrastructure routière, collecte et partage des données
restent des défis.
4. Actions recommandées / décisions récentes
Le Conseil de l’UE a approuvé des conclusions demandant un
renforcement des efforts pour atteindre les objectifs de sécurité routière.
Cela inclut une mise à jour des politiques, une meilleure planification
des infrastructures, et une meilleure exploitation des données.
Adoption d’une directive révisée sur l’échange transfrontalier
d’informations pour les infractions liées à la sécurité routière — pour
que les conducteurs hors de leur pays respectent mieux les règles, et
pour faciliter les procédures entre États membres.
Proposition/position du Conseil sur la déchéance du permis de conduire
pour les infractions graves commises dans un autre État membre —
visant à rendre effectif le retrait du permis selon l’infraction commise
hors du pays de délivrance.
5. Conclusion
Même si les données montrent une légère amélioration (baisse de la
mortalité routière), l’UE est loin d’être en voie de réaliser ses objectifs
pour 2030, surtout en ce qui concerne la moyenne requise de réduction
annuelle.
Pour que les ambitions soient atteintes, il faudra:
a. accélérer les investissements dans des infrastructures sûres,
adaptées, résilientes;
b. renforcer les réglementations (véhicules, permis, sanctions);
c. améliorer le suivi, la qualité, la comparabilité des données sur
blessures graves et décès;
d. cibler davantage les usagers vulnérables et les zones à risque
(rurales, routes secondaires).
Dominique Lemoine
Conseiller des Français de l’Etranger

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