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Le Rapport 2024 de l’Union Européenne sur laSécurité Routière

L’Union Européenne commandite régulièrement des rapports sur divers

sujets sociaux-économiques d’intérêt général pour les états-membres.


Un rapport sur l’état et l’évolution de la sécurité routière dans chaque

état-membre est publié annuellement.


Ce rapport combine les données récentes transmises par chaque état

membre, et y ajoute les évaluations de la Cour des Comptes européenne,

et les choix politiques associés:


1. Situation et tendances en 2024


En 2024, on estime qu’environ 19.800 personnes sont mortes dans des

accidents de la route dans l’UE, soit une baisse d’environ 3 % par

rapport à 2023 — soit environ 600 vies sauvées.


Par rapport à 2019 (année de référence pour les objectifs de réduction),

le nombre de décès a diminué d’environ 12 % dans l’UE.


Le taux de mortalité routière reste très variable selon les pays. Par

exemple, la Suède et le Danemark présentent les taux les plus faibles,

tandis que la Roumanie, la Bulgarie affichent les taux parmi les plus

élevés.


Les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, usagers de deux-roues

motorisés) sont particulièrement exposés, surtout en zones urbaines.

Les routes rurales continuent de représenter une part disproportionnée

des décès routiers.


2. Objectifs de l’Union et déficits


L’UE a fixé comme objectif de réduire de moitié le nombre de décès et

de blessés graves d’ici à 2030 par rapport à 2019, dans le cadre de son

cadre stratégique de sécurité routière 2021-2030.


Un objectif à plus long terme, souvent appelé “Vision zéro”, vise à

arriver à pratiquement zéro décès ou blessé grave sur les routes d’ici à 2050.


Cependant, selon un rapport spécial de la Cour des Comptes européenne

(“Special Report 04/2024”), les progrès sont insuffisants pour atteindre

ces objectifs.


3. Forces & faiblesses


Forces


Des progrès visibles dans certains États membres: plusieurs pays

(Pologne, Lituanie, Slovénie, etc.) affichent des baisses significatives du

nombre de décès depuis 2019.


Adoption de nouvelles lois et révisions de directives pour renforcer la

coopération entre états membres, notamment pour les infractions

transfrontalières et pour améliorer la révocation du permis de conduire.


Reconnaissance politique et institutionnelle que des efforts accrus sont

nécessaires, à tous les niveaux (infrastructures, comportement des

usagers, technologies, données).


Faiblesses


Le rythme de réduction des décès est trop lent pour atteindre l’objectif

de -50 % d’ici 2030.


Inégalités très fortes selon les pays, ce qui signifie que certains sont loin

d’être sur la trajectoire cible.


Manque d’évaluation claire de l’efficacité des stratégies nationales dans

de nombreux états membres.


Financement, infrastructure routière, collecte et partage des données

restent des défis.


4. Actions recommandées / décisions récentes


Le Conseil de l’UE a approuvé des conclusions demandant un

renforcement des efforts pour atteindre les objectifs de sécurité routière.

Cela inclut une mise à jour des politiques, une meilleure planification

des infrastructures, et une meilleure exploitation des données.


Adoption d’une directive révisée sur l’échange transfrontalier

d’informations pour les infractions liées à la sécurité routière — pour

que les conducteurs hors de leur pays respectent mieux les règles, et

pour faciliter les procédures entre États membres.


Proposition/position du Conseil sur la déchéance du permis de conduire

pour les infractions graves commises dans un autre État membre —

visant à rendre effectif le retrait du permis selon l’infraction commise

hors du pays de délivrance.


5. Conclusion


Même si les données montrent une légère amélioration (baisse de la

mortalité routière), l’UE est loin d’être en voie de réaliser ses objectifs

pour 2030, surtout en ce qui concerne la moyenne requise de réduction

annuelle.


Pour que les ambitions soient atteintes, il faudra:


a. accélérer les investissements dans des infrastructures sûres,

adaptées, résilientes;


b. renforcer les réglementations (véhicules, permis, sanctions);


c. améliorer le suivi, la qualité, la comparabilité des données sur

blessures graves et décès;


d. cibler davantage les usagers vulnérables et les zones à risque

(rurales, routes secondaires).


Dominique Lemoine

Conseiller des Français de l’Etranger

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