Le Pacte Vert pour l'Europe, également appelé le "Green Deal", est une initiative
de l'Union Européenne (« UE ») visant à faire de l'Europe le premier continent
neutre pour le climat d'ici 2050. Il s'agit d'un plan ambitieux pour transformer
l'économie de l'UE en une économie durable, en réduisant les émissions de gaz à
effet de serre, en préservant la biodiversité et en renforçant la résilience aux
changements climatiques. Le Pacte Vert comprend des mesures dans différents
domaines tels que l'agriculture, l'énergie, les transports, la rénovation des
bâtiments, la protection de la nature et la recherche et l'innovation. Il vise, en
principe, à stimuler la croissance économique tout en protégeant l'environnement et
en améliorant la qualité de vie des citoyens de l'UE.
Le Pacte Vert a ajouté aux contraintes réglementaires affectant les agriculteurs,
déjà impactés par la Politique Agricole Commune (« PAC ») et la législation sur les
pesticides.
La PAC est souvent est perçue, à tort ou à raison, comme favorisant les grandes
exploitations au détriment des petites exploitations familiales. Les agriculteurs se
plaignent du manque de soutien financier pour leurs exploitations et de la
bureaucratie excessive associée à la PAC. De plus, certains agriculteurs estiment
que la PAC ne prend pas suffisamment en compte les problèmes environnementaux
et le bien-être animal.
En ce qui concerne la législation sur les pesticides, de nombreux agriculteurs sont
préoccupés par les restrictions croissantes sur leur utilisation. Ils craignent que ces
restrictions n'affectent négativement leur capacité à lutter contre les animaux
nuisibles et les maladies des cultures, ce qui pourrait entraîner une diminution des
rendements et des pertes financières. Certains agriculteurs estiment que la
législation sur les pesticides est fondée sur des preuves scientifiques insuffisantes
et qu'elle est trop restrictive par rapport à celle d'autres pays non membres de l'UE,
causant des distorsions dans le marché en leur défaveur.
En résumé, les agriculteurs de l'Union européenne manifestent leur colère à propos
de la PAC et de la législation sur les pesticides en raison de leur impact sur leurs
moyens de subsistance et de leurs préoccupations concernant la bureaucratie, le
soutien financier, l'environnement et une réglementation qu’ils estiment trop
contraignante.
Il est à noter cependant que si les agriculteurs contestent certaines réglementations,
ils reconnaissent par ailleurs les bienfaits de l’Europe notamment en matière
d’assistance financière.
L'Europe importe aussi des produits agricoles d'Ukraine pour diverses raisons. Tout
d'abord, l'Ukraine est un pays avec une grande superficie agricole et des ressources
naturelles abondantes, ce qui lui permet de produire une grande quantité de
céréales, d'huiles végétales, de légumineuses, de viande, de produits laitiers et
d'autres produits agricoles. De plus, l'Ukraine bénéficie d'un accès privilégié au
marché de l'UE en vertu de l'accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, ce qui
facilite les échanges commerciaux entre les deux parties. En outre, l'importation de
produits agricoles ukrainiens contribue à la sécurité alimentaire de l'UE en
diversifiant les sources d'approvisionnement alimentaire. Enfin, l'importation de
produits agricoles de l'Ukraine bénéficie à l'économie ukrainienne en fournissant
des débouchés aux agriculteurs et en soutenant le développement économique du
pays. Malheureusement, les produits agricoles ukrainiens sont bon marché et les
agriculteurs de l’UE en subissent une pression sur leurs prix et leur rentabilité.
Enfin le coût du carburant affecte la rentabilité des agriculteurs européens de
plusieurs façons. Tout d'abord, l’augmentation récente du coût du carburant en
raison de la guerre en Ukraine(et la fin des subventions dans certains pays de l’UE)
entraîne des coûts plus élevés pour l'utilisation des machines agricoles, telles que
les tracteurs et les moissonneuses-batteuses, ce qui réduit les marges bénéficiaires
des agriculteurs. Le carburant est également nécessaire pour le transport des
produits agricoles vers les marchés, ce qui augmente également les coûts. Une
baisse continue des subventions risque d’aggraver cette situation en laissant les
agriculteurs avec une charge financière supplémentaire.
En résumé, les agriculteurs, bien qu’ils sachent ce qu’ils doivent à l’UE, réagissent
à ces facteurs combinés qui ont eu un impact négatif sur la rentabilité de leurs
exploitations, et ce dans toute l'Europe.
Dominique Lemoine
Conseiller des Français de l’Etranger
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