Les Réponses de l'Union Européenne aux Droits de Douane Instaurés par le Président DonaldTrump
- dlemoine1cl
- il y a 7 jours
- 3 min de lecture
Les droits de douane instaurés par le Président Trump, notamment sur
l'acier et l'aluminium et plus récemment à titre « réciproque », ont entraîné des
tensions commerciales significatives entre l'UE et les États-Unis.
1. Réponse initiale : Mesures de rétorsion
En réponse à l'imposition des premiers droits de douane de 25 % sur
l'acier et de 10 % sur l'aluminium par les États-Unis, l'UE avait
immédiatement introduit des droits de douane supplémentaires sur
certains produits américains. Ces mesures ciblaient des biens tels que le
bourbon, le vin, le fromage et d'autres produits agricoles. L'objectif était
de protéger les entreprises européennes tout en appliquant une pression
sur le gouvernement américain. La récente limite des droits de douane
américains sur les produits de l’UE ayant été ramenée à 10%, l’UE a
choisi de calmer le jeu et de négocier.
2. Stratégie de négociation
L'UE a engagé des discussions avec les États-Unis pour tenter de
négocier une résolution pacifique. Des réunions continuent d’avoir lieu
entre des représentants de l'UE et de l'administration américaine, avec
l'espoir de parvenir à un compromis sur des questions commerciales plus
larges. Cependant, ces discussions sont souvent difficiles, en raison de
divergences d'opinions sur des sujets clés, y compris les règles d'origine,
la règlementation sanitaire (plus contraignante en Europe) et l'accès au
marché.
3. Plaintes auprès de l'OMC
L'UE a porté plainte contre les États-Unis auprès de l'Organisation
mondiale du commerce (OMC), arguant que les droits de douane
américains violaient les règles commerciales internationales. L'UE a
soutenu que ces mesures n'étaient pas justifiées par des préoccupations
de sécurité nationale, comme l'affirmait l'administration Trump (en quoi
les produits européens menacent-ils la sécurité des Etats-Unis ?). Ce
recours a permis de formaliser le désaccord au niveau international.
4. Promotion de la coopération internationale
L'UE a tenté de rassembler d'autres partenaires commerciaux pour
s'opposer aux mesures américaines. Cela inclut des efforts pour
consolider des alliances avec des pays comme le Canada, le Mexique, le
MERCOSUR et d'autres membres de l'OMC, afin de créer un front uni
contre ce qu'ils considèrent comme des pratiques commerciales injustes
de la part des États-Unis.
5. Adaptation des politiques commerciales internes
L'UE a également envisagé des ajustements dans ses propres politiques
commerciales. Cela a pu inclure l'amélioration de la compétitivité des
industries européennes tout en renforçant les protections tarifaires pour
certains secteurs vulnérables. L'objectif est de minimiser les impacts
négatifs des droits de douane américains sur les entreprises et de soutenir
les secteurs les plus touchés.
6. Réponse à l'évolution des circonstances
Pendant la période de l’administration Biden, l’UE avait ajusté sa
stratégie vis-à-vis des Etats-Unis. Des discussions avaient alors eu lieu
pour désamorcer certaines tensions commerciales, et l'UE avait cherché
à établir une relation plus collaborative, en particulier sur des questions
comme le climat et la réglementation technologique. A l’évidence, une
nouvelle stratégie s’est imposée avec le retour aux affaires du Président
Trump.
7. La mesure anti-coercition
Cette initiative demeure l’arme ultime. L'initiative anti-coercition a été
envisagée pour la première fois en 2018 en réaction aux préoccupations
croissantes concernant l'influence coercitive de certains pays,
notamment la Chine, sur les États membres de l'UE (dans l’hypothèse de
la Chine, sa pression sur les états baltes).
C’est en pratique un choix d’outils mis en place pour protéger les États
membres de l'UE contre les pressions indues exercées par des pays tiers.
Certains États prédateurs utilisent en effet des moyens économiques ou
diplomatiques pour influencer ou menacer les décisions souveraines des
pays de l'UE. La mesure prévoit la possibilité de recourir alors à des
outils parfois agressifs, comme des sanctions ou des mesures
commerciales. L'objectif est de dissuader les pratiques coercitives sur les
États membres par la menace de ces mesures de rétorsion.
Cette mesure n’a, pour l’instant, pas encore été invoquée à l’encontre
des Etats-Unis mais il est clair qu’elle reste sur la table en tant
qu’option.
Conclusion
En résumé, les réponses de l'Union européenne aux droits de douane
instaurés par le président Trump ont été complexes et multiformes,
impliquant des mesures de rétorsion, des négociations diplomatiques,
des démarches auprès de l'OMC et des efforts de coopération
internationale.
L’UE a tenté de protéger ses intérêts économiques tout en naviguant à
travers un environnement commercial difficile et en cherchant à poser
les bases d’une relation plus constructive avec les États-Unis à long
terme.
Dominique Lemoine
Conseiller de Français de l’Etranger

L'Union européenne dans toutes sa splendeur : guerre, pauvreté, corruption....