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Les Réponses de l'Union Européenne aux Droits de Douane Instaurés par le Président DonaldTrump

Les droits de douane instaurés par le Président Trump, notamment sur

l'acier et l'aluminium et plus récemment à titre « réciproque », ont entraîné des

tensions commerciales significatives entre l'UE et les États-Unis.


1. Réponse initiale : Mesures de rétorsion


En réponse à l'imposition des premiers droits de douane de 25 % sur

l'acier et de 10 % sur l'aluminium par les États-Unis, l'UE avait

immédiatement introduit des droits de douane supplémentaires sur

certains produits américains. Ces mesures ciblaient des biens tels que le

bourbon, le vin, le fromage et d'autres produits agricoles. L'objectif était

de protéger les entreprises européennes tout en appliquant une pression

sur le gouvernement américain. La récente limite des droits de douane

américains sur les produits de l’UE ayant été ramenée à 10%, l’UE a

choisi de calmer le jeu et de négocier.


2. Stratégie de négociation


L'UE a engagé des discussions avec les États-Unis pour tenter de

négocier une résolution pacifique. Des réunions continuent d’avoir lieu

entre des représentants de l'UE et de l'administration américaine, avec

l'espoir de parvenir à un compromis sur des questions commerciales plus

larges. Cependant, ces discussions sont souvent difficiles, en raison de

divergences d'opinions sur des sujets clés, y compris les règles d'origine,

la règlementation sanitaire (plus contraignante en Europe) et l'accès au

marché.


3. Plaintes auprès de l'OMC


L'UE a porté plainte contre les États-Unis auprès de l'Organisation

mondiale du commerce (OMC), arguant que les droits de douane

américains violaient les règles commerciales internationales. L'UE a

soutenu que ces mesures n'étaient pas justifiées par des préoccupations

de sécurité nationale, comme l'affirmait l'administration Trump (en quoi

les produits européens menacent-ils la sécurité des Etats-Unis ?). Ce

recours a permis de formaliser le désaccord au niveau international.


4. Promotion de la coopération internationale


L'UE a tenté de rassembler d'autres partenaires commerciaux pour

s'opposer aux mesures américaines. Cela inclut des efforts pour

consolider des alliances avec des pays comme le Canada, le Mexique, le

MERCOSUR et d'autres membres de l'OMC, afin de créer un front uni

contre ce qu'ils considèrent comme des pratiques commerciales injustes

de la part des États-Unis.


5. Adaptation des politiques commerciales internes


L'UE a également envisagé des ajustements dans ses propres politiques

commerciales. Cela a pu inclure l'amélioration de la compétitivité des

industries européennes tout en renforçant les protections tarifaires pour

certains secteurs vulnérables. L'objectif est de minimiser les impacts

négatifs des droits de douane américains sur les entreprises et de soutenir

les secteurs les plus touchés.


6. Réponse à l'évolution des circonstances


Pendant la période de l’administration Biden, l’UE avait ajusté sa

stratégie vis-à-vis des Etats-Unis. Des discussions avaient alors eu lieu

pour désamorcer certaines tensions commerciales, et l'UE avait cherché

à établir une relation plus collaborative, en particulier sur des questions

comme le climat et la réglementation technologique. A l’évidence, une

nouvelle stratégie s’est imposée avec le retour aux affaires du Président

Trump.


7. La mesure anti-coercition


Cette initiative demeure l’arme ultime. L'initiative anti-coercition a été

envisagée pour la première fois en 2018 en réaction aux préoccupations

croissantes concernant l'influence coercitive de certains pays,

notamment la Chine, sur les États membres de l'UE (dans l’hypothèse de

la Chine, sa pression sur les états baltes).


C’est en pratique un choix d’outils mis en place pour protéger les États

membres de l'UE contre les pressions indues exercées par des pays tiers.

Certains États prédateurs utilisent en effet des moyens économiques ou

diplomatiques pour influencer ou menacer les décisions souveraines des

pays de l'UE. La mesure prévoit la possibilité de recourir alors à des

outils parfois agressifs, comme des sanctions ou des mesures

commerciales. L'objectif est de dissuader les pratiques coercitives sur les

États membres par la menace de ces mesures de rétorsion.


Cette mesure n’a, pour l’instant, pas encore été invoquée à l’encontre

des Etats-Unis mais il est clair qu’elle reste sur la table en tant

qu’option.


Conclusion


En résumé, les réponses de l'Union européenne aux droits de douane

instaurés par le président Trump ont été complexes et multiformes,

impliquant des mesures de rétorsion, des négociations diplomatiques,

des démarches auprès de l'OMC et des efforts de coopération

internationale.


L’UE a tenté de protéger ses intérêts économiques tout en naviguant à

travers un environnement commercial difficile et en cherchant à poser

les bases d’une relation plus constructive avec les États-Unis à long

terme.


Dominique Lemoine

Conseiller de Français de l’Etranger



 
 
 

1 Comment


Yvs Tbd
Yvs Tbd
il y a 7 jours

L'Union européenne dans toutes sa splendeur : guerre, pauvreté, corruption....

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